GLYPHOSATE Audition de Julien Denormandie, Ministre de l’agriculture et de l’alimentation
Au cours de l’audition du Ministre de l’Agriculture j’ai souhaité l’interpeller au sujet du plan de sortie du glyphosate par le gouvernement, et l’alerter sur la dernière évaluation de l’ANSES qui concerne les alternatives existantes à l’utilisation du glyphosate.
J’ai rappelé que j’ai été très surpris quand j’ai pris connaissance de cette étude !
D’abord, par les préconisations à géométrie variable qui, selon le type de culture proposent une réduction de 80 % des doses de glyphosate en viticulture (soit 450 g/ha) contre 60% pour l’arboriculture et les grandes cultures (900 à 1 kg/ha). Comment expliquer cette différence ?
Est-ce parce que les efforts des vignerons sont si remarquables qu’il leur est imposé des règles plus draconiennes que les autres ?
Mais au-delà du caractère inéquitable, je lui ai demandé s’il ne considérait pas que cette diminution annoncée est un trompe-l’œil puisque la dose moyenne de glyphosate actuellement appliquée par parcelle en France est déjà inférieure aux doses maximales recommandées (824 g/ha) ?
Ensuite, l’ANSES nous explique que certains usages « ne peuvent être totalement substitués par des alternatives non chimiques sans avoir des conséquences importantes ». En citant les usages non agricoles : « sites industriels, militaires, voies ferrées, autoroutes, aéroports, réseau électrique, etc... ».
En d’autres termes, faut-il comprendre que seuls les grands groupes industriels et l’État français sont autorisés à maintenir leur pratique en matière d’utilisation de glyphosate ?
Comment expliquer aux agriculteurs que la sortie du glyphosate ne concernent que leur activité ?
C’est pour toutes ces raisons que j’ai exprimées ma surprise au Ministre : les agriculteurs veulent bien réduire l’utilisation des produits phyto c’est indéniable mais ils n’y parviendront que si les moyens mobilisés sont à la hauteur de l’enjeu et leur permettent de trouver des solutions alternatives soutenables économiquement.
D’un côté les agriculteurs et en particulier nos vignerons sont inquiets par et de l’autre, l’opinion publique s’impatiente.
Protégeons mieux les mineurs de leurs agresseurs !
Face à la multiplication d’affaires retentissantes, la question des violences sexuelles exercées sur des mineurs fait aujourd’hui l’objet d’un consensus sur tous les bancs du Sénat.
Dans ce contexte, la proposition de loi de ma collègue sénatrice centriste Annick Billon permettant d’adapter notre droit pour renforcer la protection des mineurs contre les violences sexuelles était très attendue sur tous les bancs de l’hémicycle.
Le gouvernement, par la voix de son Ministre Éric Dupond-Moretti semblait également vouloir accorder des avancées afin « de ne laisser aucun répit aux agresseurs ».
Le groupe socialiste avait porté en première lecture de nombreuses avancées qui ont été rejetées pour être finalement réintroduites à l’Assemblée par la majorité gouvernementale (seuil d’âge à 15 ans, 18 ans en cas d’inceste, prescription « glissante en cas de victimes multiples). Toutes ces avancées qui figurent aujourd’hui dans le texte n’avaient pas été soutenues au Sénat.
Une bizarrerie parlementaire qui consiste à rejeter des amendements pour mieux les reprendre à son compte par la suite en s’en attribuant la paternité….
Lors de la nouvelle lecture de ce texte au Sénat, nos propositions qui permettaient un certain nombre d’améliorations du texte tel que la suppression de l’écart d’âge de 5 ans entre majeur et mineur, le retrait de la condition d’autorité en cas d’inceste ou la criminalisation du recours à la prostitution des mineurs n’ont, de nouveau, pas été retenues.
Alors même que les parlementaires étaient prêts à avancer considérablement sur ces questions, force est de constater que la portée de ce texte se trouve fortement réduite à l’issue de cet examen.
Le groupe socialiste s’est donc abstenu. En effet, nous n’avons pas souhaité nous opposer à l’adoption de ce texte, soucieux de ne pas retarder l’application de certaines avancées attendues par les victimes et tous les acteurs du monde judiciaire et associatif qui les accompagnent dans leur démarche vers la prise de parole.