2 avril, journée mondiale de sensibilisation à l’#autisme !


Le 2 avril est la journée mondiale de sensibilisation à l’#autisme… Elle est nécessaire, tant l’autisme est encore mal connu en France, et objet de beaucoup de préjugés ! Pourtant, l’autisme concernerait dans notre pays 100 000 enfants, 600 000 adultes, et chaque année 7 500 nouveaux-nés. C’est loin d’être rare, donc…

L’autisme n’est pas une maladie : c’est simplement un développement neurologique qui, dès la petite enfance, sur certains points précis, sera un peu différent, et amène les autistes à percevoir le monde de manière différente, et également à se comporter de manière différente, par rapport aux habitudes de la plupart des enfants ou adultes. Ces différences vont souvent concerner, par exemple :
– la communication (utilisation du langage, compréhension, gestes et regards…) ;
– les relations sociales (les autistes ayant souvent un fonctionnement, une expression et une réaction aux émotions différente, le rapport aux autres nécessite une adaptation de part et d’autre) ;
– la sensorialité : ce n’est pas systématique, mais il est fréquent que des autistes aient une sensibilité différente, aux sons, aux couleurs, au toucher… Par exemple certains vivent mal le bruit, d’autre supportent mal qu’on les touche, même avec bienveillance ; L’autisme n’a rien à voir avec l’intelligence.

Comme pour le reste de la population, beaucoup ont une intelligence « normale », tandis que certains d’entre eux présentent une déficience, ou au contraire une intelligence exceptionnelle. Mais dans tout les cas, cette intelligence s’exprime souvent différemment de ce dont on a l’habitude. Par contre, comme hélas notre société tolère mal la différence, être autiste est souvent un handicap Un handicap difficile à comprendre de l’extérieur : on parle de « handicap invisible ». Parce que voir et comprendre le monde différemment, c’est aussi, bien souvent, être mal compris, voire mal perçu, par les autres. C’est aussi, parfois, avoir du mal à « rentrer dans les cases » de notre vie en société. Par exemple, la plupart des autistes sont parfaitement capables d’aller à l’école, d’apprendre, d’avoir un métier ; cela leur demande par contre une énergie énorme de s’adapter au « milieu ordinaire », effort d’autant plus grand que les autres, trop souvent, ne chercheront pas à s’adapter à eux !

Comme l’autisme n’est pas une maladie, il ne se soigne pas : on naît autiste, et on le reste pour toujours. Par contre, on peut faire beaucoup pour atténuer le handicap lié à l’autisme, faciliter la vie et l’épanouissement des personnes concernées : pour commencer, accompagner ces enfants, le plus tôt possible (idéalement dès trois ans), en les aidant à apprendre toute sorte de choses qui sont naturelles chez les autres enfants, mais pas pour eux, avec l’aide de spécialistes : éducateurs, psychologues, orthophonistes, psychomotriciens… Et, bien sûr, il est primordial de respecter le droit de chaque enfant à aller à l’école, à apprendre, puis plus tard à avoir un métier et vivre avec le plus d’autonomie possible.

La France, et j’en terminerait par là, connaît un retard abyssal dans ces domaines. Ce n’est pas moi qui le dit : le Conseil de l’Europe a par exemple condamné la France à plusieurs reprise pour ne pas avoir respecté le droit à la scolarisation des enfants autistes : une honte absolue ! Forcément, que deviennent ensuite les autistes une fois adulte ? Des études encore très parcellaires suggèrent des chiffres consternants, je n’en donnerai que trois. Le taux d’emploi des autistes en milieu ordinaire ne serait que de 1% ; l’espérance de vie d’un autiste inférieure de 17 ans à la population générale ; le risque suicidaire multiplié par dix. Principalement pour une raison : notre société n’est pas capable de les accompagner, et surtout n’est pas capable d’accepter leurs différences et de leur faire une place.

Avec 700 000 autistes en France, nous en connaissons tous, nous en croisons tous au cours de notre vie. Souvent, nous ne le savons pas, parce que ce n’est pas écrit sur leur front : mais derrière ce front, il y a des efforts surhumains pour « paraître normal », il y a une fatigue psychique que peu d’entre nous supporteraient pour s’adapter à un environnement qui n’est pas prévu pour eux, il y a des souffrances de se sentir exclu, ouvertement ou insidieusement, parce qu’ils sont nés un peu, juste un tout petit peu, différent. D’où l’importance de cette journée : nous leur devons bien cette attention, comme nous devons rendre hommage à tout ceux qui les accompagnent, je pense en particulier aux parents, aux fratries, mais aussi aux associations, aux professionnels, en particulier les AESH… D’où l’importance, surtout, de savoir être tolérant et bienveillant envers les autres, y compris quand, parfois, ils sont un peu différents de nous. C’est ça, une vraie société inclusive !