Économie du Tourisme : une crise aux multiples facettes
Aucun secteur d’activité n’est épargné par les effets des mesures sanitaires engagées par le Gouvernement.
- Taxe De Séjour : Après avoir fait un point avec les professionnels du tourisme représentés par l’Association Nationale des Acteurs du Tourisme (ANAT), j’ai défendu un amendement au projet de loi de finances 2020 visant à transformer la taxe de séjour forfaitaire au profit d'une taxe au réel pour atténuer les effets de la période actuelle pour les hébergeurs, hôteliers ou gestionnaires d'hébergements touristiques, dans ce contexte inédit de crise sanitaire.
Le calcul du montant de la taxe de séjour forfaitaire, déterminé par la capacité d’accueil de l’hébergement auquel est appliqué un abattement oscillant entre 10 % et 50 % en fonction de la durée de la période d'ouverture de l'établissement était inadapté aux conditions d’exercice en période de crise sanitaire.
- Grossistes Et Distributeurs De Boissons
En appui aux acteurs économiques de l’Aude, j’ai demandé l’extension des mesures d’accompagnement au bénéfice des grossistes et distributeurs de boissons lourdement impactés par la fermeture des établissements de leurs clients.
Comme tous les parcs zoologiques, la Réserve Africaine de Sigean en grave danger
A la suite de l’alerte donnée par la Réserve Africaine de Sigean, j’ai conduit une initiative interparlementaire et transpartisane en soutien aux parcs zoologiques présents dans nos territoires. Je tiens à remercier le Maire de SIGEAN, Michel JAMMES, pour l’attention constante qu’il a réservée à mes initiatives parlementaires.
J’ai ainsi obtenu le 22 janvier 2021 une audience à Bercy en leur faveur, et permettant à l’association française des parcs zoologiques qui les représentait d’exposer au cabinet d’Alain GRISET, Ministre chargé des TPE et PME, la situation critique de ces parcs zoologiques.
Rappelons qu’à l’inverse de ce qui leur avait accordé lors du premier confinement, les dispositifs d’aide n’ont pas été reconduits. L’aide pour les soins aux animaux prévue par ce texte a en effet été prorogée, mais seulement au bénéfice des cirques animaliers à l’occasion d’un décret paru le 23 novembre 2020 (no 2020-1429) et modifiant les bénéficiaires de l’aide au nourrissement et à la sécurité prévue par le décret du 8 juin dernier.
Cette situation totalement inattendue outre l’effet de surprise m’a paru totalement inéquitable.
Comment justifier que les cirques aient des besoins constants pour les soins des animaux, et que les parcs zoologiques et la Réserve Africaine de Sigean, dont les frais fixes sont plus conséquents et les activités relèvent des missions règlementaires de conservation des espèces, éducation du public et recherche scientifique en soient écartés ?
Près de 50 collègues parlementaires ont apporté leur appui à cette démarche, cette initiative a été largement relayée par la presse nationale qui s’est fait l’écho de cette mobilisation de poids.
Publications presse :
https://www.notretemps.com/sante/covid-les-parcs-zoologiques-demandent-afp-202101,i236265
Cette situation qui touche la Réserve Africaine de SIGEAN, comme l’ensemble des parcs zoologiques, n’épargne pas plus la chaine de fournisseurs, entreprises de travaux, grossistes de la restauration, boulangers, pharmacies vétérinaires, entreprises de mécanique et autres services administratifs, lourdement impactés par la perte de fréquentation des établissements fermés 5 mois durant, en 2020.
J’ai rappelé aux membres du cabinet du ministre délégué aux TPE, PME, qu’en l’absence de visibilité sur les dates possibles de réouverture au public, et faute d’accompagnement spécifique, les dispositifs d’accompagnement doivent être adaptés et clarifiés.
J’ai ainsi argumenté que le soin apporté aux animaux et les actions liées à la sécurité des animaux et des tiers représentent des frais correspondants à plus de la moitié du chiffre d’affaires sur les entrées des parcs zoologiques privés et mobilisent 50 à 80% de salariés maintenus en activité.
Dès lors, une aide exceptionnelle permettant de couvrir ces charges incompressibles et l’exonération des charges sociales et patronales ont été sollicitées pour sauver ces établissements.
Placés dans des situations très disparates, au regard du chiffre d’affaires réalisé, les parcs dont le chiffre d’affaires est compris entre 200 000 euros et 1 million d’euros sont injustement privés d’aides adaptées.
Le Gouvernement, qui a réservé une écoute attentive à cette demande, s’est donc engagé à étudier l’élargissement des mesures de prise en charge de 70% des charges fixes à l’ensemble des parcs zoologiques, et ce, quel que soit leur chiffre d’affaires.
J’estime que de nombreux ajustements auraient pu être apportés comme j’ai eu l’occasion de l’exprimer auprès du gouvernement et à de nombreuses reprises.
Liste des élus représentants les 100 parcs zoologiques de France et d’Outre-Mer qui ont soutenu mon initiative :
Gisèle Jourda, Sénatrice de l’Aude, Sonia De la Provôté, Sénatrice du Calvados, Maryse Carrere, Sénatrice des Hautes-Pyrénées, Sébastien Nadot, Député de Haute-Garonne, Alain Châtillon, Pierre Medevielle, Sénateurs de Haute-Garonne, Viviane Artigalas, Sénatrice des Hautes-Pyrénées, Jeanine Dubié, Députée des Hautes-Pyrénées, Yannick Haury, Député de Loire-Atlantique, Angèle Préville, Jean-Claude Requier, Sénateurs du Lot, Pierre Louault, Sénateur d’Indre-et-Loire, Jean-Marc Todeschini, Sénateur de la Moselle, Nathalie Goulet, Sénatrice de l’Orne, Chantal Jourdan, Députée de l’Orne, Louis- Jean De Nicolay, Sénateur de la Sarthe, Marc Le Fur, Député des Côtes-d’Armor, Vice-Président de l’Assemblée Nationale, Hussein Bourgi, Sénateur de l’Hérault, Jean-Pierre Grand, Sénateur de l’Hérault, Jean-Michel Mis, Député de la Loire, Cécile Cukierman, Bernard Fournier, Jean-Claude Tissot, Sénateurs de la Loire, Régis Juanico, Député de la Loire, Guylène Pantel, Sénatrice de la Lozère, Olivier Henno, Sénateur du Nor, Guy Bricout, Député du Nord, Monique Lubin, Eric Kerrouche, Sénateurs des Landes, Laetitia Saint- Paul, Députée de Maine-et-Loire, Vice-Présidente de l’Assemblée Nationale, Fabien Genet, Sénateur de Saône-et-Loire, Esther Benbassa, Sénatrice de Paris, Robert Therry, Député du Pas-de-Calais, Bénédicte Peyrol, Jean-Paul Dufrègne, Députés de l’Allier, Eric Gold, Sénateur du Puy-de-Dôme, Jean-Pierre Decool, Sénateur du Nord, Christian Redon-Sarrazy, Sénateur de la Haute-Vienne, Stéphanie Rist, Députée du Loiret, Jean-Noël Cardoux, Sénateur du Loiret, Françoise Gatel, Sénatrice d'Ille-et-Vilaine, Jean-Luc Bourgeaux, Député d’Ile et Vilaine, Antoine Lefevre, Sénateur de l’Aisne, Jean-François Longeot, Sénateur du Doubs Benoît Simian, Député de la Gironde
Réponse du Premier Ministre : un soulagement suite aux avancées obtenues pour les parcs zoologiques
Pour venir en aide aux Parcs Zoologiques durement fragilisés par la crise, l’initiative interparlementaire que j’ai menée regroupant 48 parlementaires a permis d’obtenir l’écoute attentive du Gouvernement, car ces établissements lourdement impactés par la fermeture administrative imposée par l’État, demeurent sans visibilité sur les dates de réouverture au public, ni dispositif d’accompagnement adapté depuis novembre 2020.
Lors d’une audience obtenue auprès du cabinet du Ministre chargé des TPE et PME, Alain Griset, courant janvier, nous avions demandé que les « dispositifs d’accompagnement soient clarifiés et adaptés, ce d’autant, que 50 à 80% des salariés sont maintenus en activité pour apporter le soin indispensable aux animaux ».
« Nous avions pointé un trou dans la raquette sachant que les parcs zoologiques, dont le chiffre d’affaires est compris entre 200 000 euros et 1 million d’euros, sont injustement privés d’aides adaptées depuis plusieurs mois. La rencontre avec le Ministre Alain Griset a permis d’obtenir des mesures compensatoires adaptées, mais pour les seules activités dont le chiffre d’affaires dépasse le million d’euros. » précise le sénateur Sébastien Pla, au nom de cette délégation.
Toutefois, c’est en ces termes que le Premier Ministre vient de faire savoir que les demandes persistantes portées par l’Association Française des Parcs Zoologiques, avec l’appui des élus, députés et sénateurs, représentant plus de 100 parcs zoologiques répartis en métropole et en outre-mer, ont enfin été entendues :
« J’ai bien conscience de la particularité [des parcs zoologiques] où même lorsque les parcs sont fermés, les soigneurs et vétérinaires s’occupent des animaux quotidiennement. Ainsi j’ai pu mesurer le besoin de ces établissements pour lesquels les charges fixes sont inévitablement, plus importantes que dans d’autres secteurs. (…) A cet effet, (…) je vous confirme que le Gouvernement prendra en charge jusqu’à 70% des coûts fixes des entreprises fermées administrativement ou des entreprises (…) qui ont un chiffre d’affaires supérieur à un million d’euros sur la période de janvier à juin 2021.
Par ailleurs, le Gouvernement étudie également la possibilité d’étendre cette aide complémentaire sur les charges fixes aux plus petites structures qui ne feraient pas un million d’euros de chiffre d’affaires par mois mais qui auraient d’importantes charges fixes, comme la plupart des parcs zoologiques. »
Une victoire obtenue avec mes 48 collègues parlementaires, fidèles à notre engagement commun, au service de l’intérêt général et des entreprises qui animent et irriguent les territoires en emplois et participent de l’offre touristique, de l’attractivité économique et de la préservation des espèces.
Fermeture administrative des commerces : les commerces de service font défaut aux jeunes parents
Il en est ainsi du secteur dédié aux jeunes parents. Saisi, courant novembre 2020, par Madame Domitille LECASBLE, Directrice du Groupe IDKIDS (Jacadi, Okaïdi, Obaïbi, Oxybul éveil et jeu) j’ai ainsi interpellé le Secrétaire d’État chargé de la famille en soutien à cette activité représentant plus de 30 enseignes dédiées à la petite enfance.
Compte tenu de l'importance de ce secteur d'activité pour les jeunes parents, lesquels ont besoin de matériel de puériculture et autres biens nécessaires au quotidien comme à l'éveil à l'approche de la naissance de leur enfant, il m’a semblé nécessaire que les boutiques dédiées aux jeunes enfants fassent partie des services essentiels accessibles à la clientèle.
Plan de relance du projet de loi finances 2021 : une occasion manquée pour amortir la crise et préparer l’avenir !
Sous l’effet d’annonce de 100 milliards d’investissements, le plan gouvernemental recouvre des dispositifs variés, dont 10 % seulement sont des investissements directs.
Si je me réjouis de voir certaines de nos propositions reprises, à l’image de la possibilité de coupler formation et chômage partiel, le plan de relance n’apparaît globalement pas à la hauteur de l’urgence de la crise et prépare insuffisamment l’avenir.
C’est un plan déséquilibré. Il est centré pour un tiers sur une baisse des impôts de production, vieille rengaine patronale que le gouvernement exauce en usant du prétexte de la compétitivité, dont on sait pourtant que la fiscalité n’est pas le déterminant principal.
Cette aide massive n’est pas assortie de conditionnalités sociales et environnementales comme le proposaient les socialistes. Le ministre de l’Économie revendique avoir demandé des « contreparties » ; l’histoire montre pourtant que compter sur le bon vouloir des entreprises n’est pas suffisant. Où est l’affirmation de l’État ? Le gouvernement s’enferre dans sa vision libérale.
Le plan de relance manque le rendez-vous du pouvoir d’achat, alors que la crise que nous traversons est moins une crise de l’offre que de la demande. Pour se défendre, le gouvernement agite une chimère : la hausse du niveau d’épargne pendant le confinement. C’est ne rien comprendre au principe même des inégalités, car cette hausse du niveau total de l’épargne n’est portée que par quelques-uns, dont le pouvoir d’achat se porte bien. C’est pourquoi nous demandons d’agir sur le taux de TVA, comme vient de le faire l’Allemagne, et de travailler à une meilleure reconnaissance de l’utilité sociale des métiers.
Force est de constater que la reconnaissance des « premier·es de tranchées » n’est pas au rendez-vous ! Le gouvernement fait preuve de mépris à leur égard, considérant que leur donner l’aumône à coup de primes serait à la hauteur du service qu’ils ont rendu à la nation.
Le plan de relance ne peut pas ignorer les premières victimes de la crise. Il se doit d’activer des mécanismes de solidarité pour les plus pauvres. Or, l’aide aux plus précaires représente moins de 1 % du plan. C’est pourquoi nous réitérons notre demande d’abroger totalement la réforme de l’assurance-chômage, repoussée au 1er janvier 2021. Nous demandons également la revalorisation des APL en tenant compte des impayés de loyer, la revalorisation du RSA dès 18 ans, ainsi qu’un moratoire sur les frais bancaires pour les plus démunis.
Le plan de relance manque le rendez-vous de la jeunesse, alors que la crise obscurcit l’avenir d’une génération. C’est pourquoi nous proposons une aide individuelle à l’émancipation solidaire (AILES), composée d’un revenu pour tous dès 18 ans (564 €) et d’une allocation de majorité à hauteur de 5 000 €. Ni l’un ni l’autre ne sont des cadeaux, ce sont les obligations d’une nation envers sa jeunesse, celle de lui donner les moyens de ne pas subir, mais de construire sa vie.
Le plan de relance n’est pas non plus à la hauteur de l’enjeu climatique.
La transition écologique représente à peine un dixième du plan, dont 5 milliards seulement pour la rénovation thermique, loin des besoins estimés à 17 milliards annuels sur 30 ans. L’investissement dans le fret ferroviaire va dans le bon sens, à condition qu’il profite au service public du rail, point sur lequel nous serons vigilants. Pour être mené à bien, il appelle des mesures de réorientation du secteur routier. C’est pourquoi nous proposons, pour investir dans les infrastructures et atteindre 30 % du transport de marchandises d’ici à 2030, de prélever chaque année 1 milliard sur les profits réalisés par les sociétés autoroutières et d’accorder un bonus aux entreprises qui réalisent 50 % de leur transport de marchandise par rail. Comme souvent, le gouvernement ne fixe aucun objectif concernant la part du fret dans les années à venir et se contente d’incantations. Sur l’écologie, depuis l’élection d’Emmanuel Macron, rien n’a changé, hormis les ministres qui se sont succédé.
On notera par ailleurs une différence majeure d’approche entre les secteurs de ce plan de relance. Lorsque la transition écologique bénéficie de crédits ponctuels, la disparition de recettes fiscales sans conditions a vocation à être pérenne. Un « deux poids, deux mesures » à rebours des enjeux de notre temps.
En définitive, le plan de relance du gouvernement manque l’occasion de réorienter notre modèle de production et de consommation. Il s’inscrit au contraire dans la veine de la politique libérale menée depuis 2017. Preuve en est, aucune réforme fiscale n’est proposée qui aurait pu servir une véritable réorientation politique, mais qui aurait éloigné le président Macron de son électorat et de son ambition de rassemblement de la droite.
Enfin, il ignore totalement les collectivités locales, dont le rôle dans le redressement économique, comme la transition écologique, est pourtant essentiel. L’évocation lyrique des « territoires » par le Premier ministre paraît bien lointaine.
Aidons les entreprises audoises à bénéficier des aides auxquelles elles ont droit !
En tant que membre de la délégation sénatoriale aux entreprises, je souhaite que toutes les entreprises de l’Aude soient informées des aides auxquelles elles ont droit pour faire face aux conséquences de la crise sanitaire qui a fortement dégradé leurs activités.
Quels sont les dispositifs mis en place, quels sont les critères d’éligibilité, comment en bénéficier et dans quel délai, telles sont les questions auxquelles sont confrontées au quotidien nos entreprises qui doivent s’adapter dans des conditions de plus en plus difficiles aux restrictions qui impactent notre pays depuis maintenant plus d’un an.
Il est important de mieux informer les dirigeants de nos entreprises des aides dont elles disposent car celles-ci sont très évolutives et il n’est pas toujours facile pour les PME-TPE de suivre les modifications incessantes des textes en vigueur.
Pour les aider à y voir plus clair et mieux comprendre ces systèmes de compensation, la délégation aux entreprises du Sénat propose une fiche récapitulative (ci-jointe) sur l’ensemble des offertes et revient notamment sur les informations suivantes :
- Prise en charge des frais fixes : pour compléter le fonds de solidarité, un nouveau dispositif destiné à couvrir les coûts fixes des entreprises en difficulté sera opérationnel à partir du 31 mars 2021. Il s’adresse aux structures ne pouvant plus accueillir de public et à celles qui vivent du tourisme. Leurs frais fixes, comme le loyer, pourront être pris en charge à 70 % pour les entreprises de plus de 50 salariés, et à 90 % pour les plus petites. Dans une limite de 10 millions d’euros pour le premier semestre 2021.
- Levée du critère de chiffre d’affaires : Cette aide exceptionnelle était, à l’origine, réservée aux entreprises qui réalisent plus d’un million d’euros de chiffre d’affaires mensuel. Suite à de nombreuses interventions auprès du gouvernement, il a été décidé de l’élargir à certains secteurs sinistrés, sans critère de chiffre d’affaires. C’est le cas des établissements thermaux, des loisirs indoor (salles d’escalade, bowling, etc.), des parcs à thème, des zoos, ou encore des résidences de tourisme situées en montagne.
Parce que l’accélération des défaillances d’entreprises est notable au deuxième semestre de l’année 2021, il nous faut à tout prix éviter la catastrophe annoncée des défaillances en nombre dans notre département que beaucoup redoutent.
Après être intervenu directement auprès du Premier ministre pour que soit accordée cette prise en charge des coûts fixes pour les parcs zoologiques, les établissements thermaux et le tourisme de montagne, Sébastien Pla, reste plus que jamais mobilisé pour accompagner et soutenir les dirigeants des TPE et PME audois qui désespèrent de voir arriver la sortie de crise.
Pour un allongement du Prêt Garanti d’État sur 10 ans, au bénéfice des entreprises d’Occitanie
Dans le cadre de mes missions au sein la délégation aux entreprises du Sénat, je me suis adressé au ministre de l’Économie, des finances et de la relance, Bruno Le Maire, afin de demander l’allongement de la durée de remboursement sur 10 ans du Prêt Garanti d’Etat (PGE) au bénéfice des entreprises de la région Occitanie.
Cette initiative portée par plus de 60 Sénatrices et Sénateurs, dans plusieurs régions, est destinée à soutenir les entreprises alors que la reprise de l’activité économique reste poussive.
Extraits :
"Beaucoup d’entreprises audoises m’ont alerté, craignant de ne pouvoir faire face, dans les semaines à venir, à la reprise très incertaine de leurs carnets de commande, et simultanément, au remboursement du PGE qu’elles ont souscrit.
Je demande donc son échelonnement sur 10 ans, sans quoi un grand nombre d’entre elles ne survivront pas.
Je pense notamment au secteur de l’hôtellerie restauration et ses 110 000 emplois en Région Occitanie, secteur qui a été durement impacté la fermeture administrative de ses établissements.
Je pense aussi au secteur de l’habillement et aux petits commerces car le click and collect n’a pas permis de générer un chiffre d’affaires suffisant.
Certains sont face à un " mur de dettes ", nous ne pouvons ignorer la fragilité de l’économie sous perfusion, mise à mal par la pandémie de Covid-19.
De nouvelles mesures de report du PGE et des charges sociales seront donc déterminantes pour empêcher une hécatombe. Il est urgent d’agir."
Au chevet du tourisme en Occitanie : d’urgence, un plan d’accompagnement pour les économies touristiques et un plan de relance « vacances pour tous » dès 2022
Après plus d’une année d’interruption en raison de la crise sanitaire, et alors que la saison estivale bat son plein, l’obligation du « pass sanitaire » porte un nouveau coup dur à notre économie en Occitanie et marque l’arrêt de la reprise économique tant espérée pour l’été.
Un grand nombre d’établissements, publics comme privés, qu’il s’agisse des musées et châteaux, des parcs de loisirs comme des parcs zoologiques, des établissements d’hôtellerie de plein air, de l’hôtellerie et de la restauration, qui accueillent, en région Occitanie, une grande partie de leur clientèle dans l’été, et constituent la majeure partie de leur chiffre d’affaires de l’année durant les mois de juillet et août, m’ont fait part de leur profond désarroi face à l’effondrement de leur clientèle, constaté, dès le lendemain des annonces faites par le Président de la République, Emmanuel MACRON.
Dans notre région dotée d’un patrimoine architectural et naturel remarquable, et d’une quarantaine de Grands Sites dont une dizaine reconnue par le label « patrimoine mondial de l’humanité », l’obligation de présenter un « pass sanitaire » frappe de plein fouet ces entreprises, au cœur de la saison estivale.
En raison d’un taux vaccinal couvrant la moitié de la population, il est en effet envisageable qu’un Français sur deux renonce à ses vacances, ses sorties et loisirs, … autant de pertes de chiffre d’affaires qui ne seront jamais compensées durant le reste de l’année.
Il en est ainsi des 20 000 établissements de l’hôtellerie et de la restauration menacés ainsi que leurs 50 500 salariés en Occitanie, des établissements publics de coopération culturels, à ce jour, toujours les grands oubliés des mécanismes de compensation des pertes de recettes, parmi eux, les châteaux et sites cathares, mais aussi de la réserve africaine de Sigean, et des parcs de loisirs et sportifs, nombreux sur le littoral méditerranéen.
Cette situation brutale met en effet en tension la trésorerie d’un grand nombre d’établissements, alors même que les dispositifs d’aide existants ont été très fortement abaissés le mois dernier et que depuis des mois, nombre d’établissements touristiques qui ont contracté un Prêt garanti d’État ne seront pas en mesure de le rembourser dans un délai de 5 ans, parmi lesquels beaucoup d’hôteliers et de restaurateurs.
Sachant que l’Occitanie est la première région touristique et thermale de France, j’ai donc une nouvelle fois demandé au Premier Ministre de prendre en urgence des mesures spécifiques d’urgence pour accompagner les économies touristiques comme celles de la région Occitanie, et permettre la sauvegarde de pans entiers de notre économie régionale, et de ses 150 000 emplois directs.
Je redemande, par ailleurs, ainsi que je l’ai fait, voilà plusieurs mois, auprès du Gouvernement, la mise en œuvre d’un plan de relance « vacances pour tous » ou des « bons vacances » pour l’année 2022 afin d’anticiper la saison prochaine car la saison touristique en cours est déjà lourdement grevée.
Tourisme et Pass sanitaire : l'état d'urgence économique et sociale
Derrière les débats légitimes qui occupent le pays autour du Pass Sanitaire, il devient nécessaire, à l'heure où celui-ci s’impose à tous, d’en mesurer ses conséquences sur le terrain, par exemple, sur nos économies touristiques. La France, première destination mondiale, entend-on souvent... C'était le monde d'avant.
S'ajoutant aux contraintes de voyages, de frontières, et à une situation mondiale anxiogène peu propice aux déplacements, l'obtention d'un pass sanitaire pour nos visiteurs hors UE s'avère un parcours du combattant, qui a conduit à de nombreuses annulations de voyages. L'avenir nous dira si ce comportement correspond à un changement de destination vers d'autres pays, et si l'usage élargi du Pass Sanitaire, décision unilatérale française que n'ont pas pris nombre de nos voisins, a accéléré la fuite des touristes.
Quant au marché intérieur, il avait soutenu la saison estivale en 2020, les Français redécouvrant alors les « vacances locales ». Las, au 1er août en France, seuls 49% des 25-40 ans ont terminé leur parcours vaccinal. Cela implique que la moitié du segment de marché dit « familial », le plus important, n'a pas accès à des vacances « normales ».
Autant le dire : pour l'économie touristique, imposer le Pass Sanitaire aux activités de loisir revient à courir un 100 mètres avec un boulet au pied.
Ces chiffres éloquents ont été confirmés à l'occasion du traditionnel bilan de la fin juillet dans la presse régionale et n’épargnent aucune région.
L'Agence de Développement Touristique de Touraine indique une baisse de la fréquentation de 13% par rapport à une année 2020, déjà très difficile. La Cité de la vigne et du vin de Bordeaux a constaté une baisse de 30% du nombre de visiteurs, dès la mise en place du fameux sésame.
Dans les parcs de loisirs, destinés aux familles, le principal syndicat professionnel évoque des chutes de fréquentations beaucoup plus importantes, allant jusqu'à 70%.
Une baisse… que confirme le secrétaire d'État Jean-Baptiste Lemoyne, qui évoque une perte de 20% à 60% de clientèle dans les sites de petite taille, dès la fin juillet. « Les jours pluvieux ont pu jouer pour les activités extérieures », a-t-il cru bon de commenter... De fait, à ce rythme, ce sont surtout les faillites d'entreprises qui vont pleuvoir !
Car le drame ne s'arrête pas à la baisse de fréquentation. La mise en place précipitée du Pass Sanitaire, en pleine saison, a causé des frais importants et imprévus, pour permettre à ces établissements de rester ouverts.
Au parc animalier de Sigean dans l’Aude (13 millions de visiteurs par an), 20 personnes ont été embauchées en urgence pour contrôler les fameux QR-code ; au château de Villandry (335 000 visiteurs par an), le recours à une société de sécurité s'est imposé, ainsi que la décision d'installer sur place un laboratoire de dépistage pour éviter de refuser trop de monde.
Beaucoup d'autres ont dû, hélas, se résoudre à fermer leurs portes face au constat d'une équation économique insoluble, comme la forteresse de Montbazon dans le Val de Loire.
Dans un secteur où il devient de plus en plus difficile de recruter, et alors que les plus jeunes, qui représentent une part importante de l'emploi saisonnier, n'ont droit que depuis peu accès aux vaccins, l’obligation de pass sanitaire pour les salariés rend la tâche ardue pour les employeurs.
Cette double peine, chute du chiffre d’affaires, hausse de charges et problème de recrutement intervient dans un contexte économique déjà désastreux après une année 2020 sans activité.
Pour les entreprises, la perfusion de l'État, grâce au plan de relance, avait alors permis d’amortir le choc. Mais, tandis que la loi instaurant le Pass Sanitaire a totalement éludé la question des compensations économiques, ces aides pour soutenir le tissu économique de nos territoires arrivent à échéance.
Les centaines de sites touristiques publics gérés par les collectivités locales, fermés administrativement de long mois en 2020 et 2021, n’ont bénéficié d’aucune compensation mettant ainsi en péril l'équilibre financier des communes concernées, dans l'indifférence totale de l'État.
Pour toutes ces raisons, en tant qu'élu de terrain, je lance l'alerte.
À très court terme, les sites les plus fragiles sont menacés de la faillite. À moyen terme, ceux qui survivront vont se voir amputer de leur capacité à investir pour plusieurs années : ce n'est pas un danger moins grand, dans un secteur où l'innovation et le renouvellement permanent de l'offre est un facteur clé de compétitivité.
Toute l'économie touristique est aujourd'hui menacée, au présent et au futur. Un plan de relance fort s'impose : à court terme par un fond de soutien évitant les faillites, et à long terme par un soutien à l'investissement.
Mais au-delà, c'est aussi l'activité touristique qu'il faudra maintenir dès les saisons prochaines : une nécessité économique, mais aussi une nécessité sociale et sociétale envers tous ceux, en particulier les enfants, qui ont été privés de vacances par le double impact économique et sanitaire de la crise que nous traversons.
C'est un plan ambitieux « vacances pour tous » qui, seul, répondra à ces objectifs. Le gouvernement serait avisé de se rappeler qu'on parle ici d'un secteur représentant, avant la crise, 10% des emplois en France et un excédent de 17 milliards d'euros pour notre balance commerciale : il ne pourra se contenter longtemps... d'ouvrir le parapluie.